Atteinte du cancer du col de l’utérus depuis 2012, j’ai eu l’occasion, à de nombreuses reprises, de m’informer, de réfléchir, de discuter et de partager au sujet de cette maladie liée au virus du VPH (dans mon cas le type 16). 

Ainsi, je ne peux m’empêcher de me questionner du fait, qu’encore de nos jours, de nombreux professionnels de la santé ont des connaissances approximatives et trop souvent limitées au niveau du VPH, de ses effets et de la protection offerte et disponible au Canada.  

En ce, tant pour les filles que pour les garçons.  

En effet, la population générale ne semble pas avoir réalisé les risques liés au VPH auxquels les hommes sont confrontés. Malheureusement, l’incidence des cancers de la bouche et de la gorge associés au VPH a augmenté de 56 % chez les hommes entre 1992 et 2012. Présentement, au Canada, les cancers de la bouche et de la gorge représentent environ le tiers de tous les cancers associés au VPH.

Je suis indignée, alors que l’Organisation des Nations Unies (ONU) a confirmé l’innocuité du vaccin contre le VPH, de constater les nombreux débats et inquiétudes qui persistent toujours à ce sujet.ii Les différents cancers liés au VPH sont les seuls cancers pour lesquels il existe une protection, un vaccin. Ainsi, les nouveaux cas de cancer qui apparaîtront dans le futur seraient, et devraient être, évitables.

Au fil des années, j’ai observé la méconnaissance de la population au niveau de la nature des différents cancers. Aussi, je dois répéter sans relâche, à chaque étape de ma maladie, sa nature profonde, les constats, les possibilités, la nature de l’évolution, les difficultés de mon parcours, les risques inhérents au diagnostic et aux traitements. Malheureusement, de nombreuses personnes sont diagnostiquées et traitées sans connaître leur maladie, sans s’informer, s’interroger, tenter de comprendre, développer leur sens critique. À un certain point, je crois que l’information peut faire la différence entre la vie et la mort.  

Depuis avril 2015, je ne suis plus en rémission. Des nodules sont réapparus sur mes poumons. Bientôt, un nouveau traitement sera nécessaire. Et chaque nouveau traitement apporte son lot d’effets secondaires, qui pour certains, ont un impact important sur la qualité de vie bien au-delà de la fin du traitement.  

Dans mon cas, une participation à un essai clinique sera à privilégier étant donné que mon cancer n’a pas bien répondu aux traitements conventionnels. Cela implique des efforts supplémentaires afin de trouver le protocole à privilégier parmi les nombreuses possibilités offertes et de s’entourer d’un personnel médical compétant et à la fine pointe des découvertes scientifiques au niveau de l’immunothérapie et des thérapies ciblées.  

Je persiste, de tout mon coeur, à croire à l’importance de la sensibilisation, de l’information. Pour que la nouvelle génération puisse éviter mon parcours qui est aussi celui de nombreux autres hommes et femmes, touchés par un cancer lié à une infection au VPH.

Écrit par: Marilou Gougeon