Sur Internet, trop d’articles avec des points de vue biaisés concernant le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) apparaissent, causant beaucoup de peur et de confusion au sujet de sa sécurité.

Il est irresponsable de propager des messages qui ne sont pas soutenus par des faits prouvés. Premièrement, il faut rectifier que le VPH cause le cancer du col de l’utérus; une découverte qui a valu un prix Nobel à Harald zur Hausen, contrairement à ce qu’a affirmé Mme Rail sur les ondes Radio-Canada. Les types de VPH (16, 18) peuvent causer plusieurs cancers, dont presque 100 % des cancers du col de l’utérus. Deuxièmement, l’article « Appel urgent à un moratoire sur la vaccination contre les VPH »,  apparu dans le journal Devoir, provoque la peur chez les Québécois, alors qu’il n’y a pas de base scientifique derrière ces messages. Teresa Norris, présidente de Sensibilisation VPH demande : « Il n’existe aucun rapport scientifique pour soutenir ce qui est écrit! D’où viennent ces données? »

« S’il y avait de nombreux effets secondaires graves découlant de l’utilisation de Gardasil, nous l’aurions su. Le système gouvernemental, qui permet de rapporter les effets indésirables des vaccins au FDA, a enregistré des milliers d’effets secondaires signalés; mais aucun n’a été lié à Gardasil autre que de la douleur et de l’enflure survenue après la vaccination. Ces symptômes mineurs sont temporaires et peuvent se produire avec presque tous les vaccins », affirme Dr Marc Steben, directeur médical de la Clinique A et président du réseau Canadien pour la prévention du VPH. Il ajoute : « Dans les 183 millions de doses administrées dans le monde, nous ne voyons pas de graves effets indésirables. » Il affirme aussi que « la prévention primaire par la vaccination est toujours meilleure et moins chère que la prévention secondaire par le dépistage du cancer du col de l’utérus ou le traitement des verrues génitales et des cancers liés au VPH. » 

L’article du Devoir méconnaît/dénature complètement le système de déclaration des effets du vaccin (VAERS), car celui-ci ne démontre pas de causalités, mais est une collection d’événements qui ne nécessite pas de preuves pour être rapportée. Insinuer le contraire est faux. L’article cite que Merck énumère la mort comme un des effets secondaires possibles. Ceci est faux. Cela réfère plutôt à une section de leur monographie  où il est pourtant spécifié que ces effets sont compatibles avec ceux prévus dans les populations adolescentes/adultes en bonne santé. 

Le Comité consultatif mondial de la Sécurité vaccinale de l’OMS (GACVS) a examiné les données sur l’innocuité des vaccins anti-VPH et les données de surveillance post-autorisation provenant de l’Australie, des États-Unis, du Japon. En 2014, il a été conclu que les vaccins présentaient toujours un excellent profil d’innocuité. 

Un article faisant part d’une analyse de sept études sur le vaccin contre le VPH, impliquant plus de 44 000 filles qui recevaient le vaccin en temps réel (groupes placébo inclus), a démontré qu’il n’y a eu aucun décès parmi les participantes et pas de différence statistiquement significative entre les effets indésirables graves rapportés par les filles recevant le vaccin et celles recevant le placébo.

Les recherches du Dr Zeev Rosberger, chercheur de pointe en psychologie clinique de la santé, portent actuellement sur les processus décisionnels liés à la prévention du VPH. Il affirme que « La plupart des craintes quant à la vaccination contre le VPH sont plus reliées au mythe qu’à la réalité. » En outre, « il sera essentiel de renforcer les approches afin de communiquer le plus efficacement possible avec les parents et les patients sur la sécurité et les avantages de la vaccination, ainsi que les risques associés à la non-vaccination. »

Pour plus d’informations, consultez www.sensibilisationvph.org .

Auteurs : Marc Steben, Teresa Norris, et Amélie McFadyen- Sensibilisation VPH