Dépistage du col de l’utérus (frottis)
Le dépistage du col de l’utérus n’est PAS un test pour trouver un cancer. Il s’agit d’un test de dépistage qui sert à détecter, à un stade précoce, les anomalies (pré-cancer) dans les cellules du col de l’utérus.
Le dépistage du col de l’utérus est le processus qui consiste à prélever un échantillon de cellules de votre col utérin et à les examiner afin de détecter les anomalies qui pourraient évoluer en cancer. L’échantillon de cellules est placé dans un liquide afin qu’il puisse être analysé en laboratoire. Ce processus est appelé cytologie en milieu liquide (CML). Le dépistage peut détecter les cellules précancéreuses/anormales. La détection et le traitement efficace de ces cellules préviennent habituellement l’apparition du cancer. Les changements dans ces cellules sont généralement causés par certains types de virus du papillome humain (VPH). Les tests de dépistage du virus du VPH lui-même peuvent également être effectués sur le même échantillon
de CML examiné au microscope. Pour plus d’informations sur les tests de VPH, cliquez ici.
Environ 1 408 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année au Canada. Le dépistage régulier du cancer du col utérin procure un degré élevé de protection contre ce type de cancer. Ne pas subir de dépistage du col est l’un des principaux facteurs de risque de cancer du col de l’utérus.
Ceux dont le système immunitaire est affaibli
Les femmes qui présentent un grave déficit immunitaire, comme dans le cas du VIH, peuvent avoir besoin d’un dépistage annuel car elles sont plus susceptibles de développer une infection persistante du VPH qui pourrait, avec le temps, provoquer des anomalies au niveau du col de l’utérus. Les femmes séropositives devront passer un test de dépistage chaque année. Ce test
est généralement effectué en dehors du programme national de dépistage. Les hommes immunovulnérables sont également plus susceptibles de contracter le VPH. Pour obtenir de plus amples informations quant au dépistage et à la vaccination, veuillez consulter votre professionnel de la santé.
Non éligible au dépistage du col de l’utérus – moins de 25 ans
Chaque année, au Canada, environ 1 408 cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués. Le cancer du col de l’utérus est le troisième cancer féminin le plus fréquent chez les Canadiennes âgées de 14 à 44 ans. Le nombre de jeunes femmes diagnostiquées diminuera au cours des dix prochaines années grâce au programme de vaccination contre le VPH qui offre le vaccin aux filles de moins de 18 ans. Ce programme a été introduit en 2008 et aidera à la prévention de la majorité des cancers du col de l’utérus.
Ces jeunes femmes qui sont diagnostiquées avec un cancer du col de l’utérus avant l’âge de 25 ans présentent souvent des symptômes typiques avant le diagnostic.
Symptômes du col de l’utérus
Le symptôme le plus commun est:
- Saignements vaginaux anormaux, entre les règles, pendant ou après les rapports sexuels.
D’autres symptômes peuvent inclure:
- Pertes vaginales inhabituelles et/ou désagréables,
- Inconfort ou douleur lors des rapports sexuels
- Douleur au bas du dos [lombaires]
Les saignements vaginaux anormaux sont assez fréquents et ne sont généralement pas graves. Si une femme présente des symptômes tels qu’un saignement anormal, elle n’a pas besoin de subir un test de dépistage du col de l’utérus, mais elle devra être examinée par son médecin généraliste et devra subir un examen direct du col de l’utérus afin d’écarter la très faible possibilité de la présence d’un cancer.
Les saignements vaginaux sont extrêmement fréquents et peuvent être causés par une myriade de problèmes différents, notamment des modifications au niveau du col (de l’utérus) appelées ectropion ou érosion cervicale, des modifications hormonales dues à la pilule contraceptive, des polypes cervicaux bénins, ou des infections transmissibles sexuellement comme la chlamydia. Les directives expliquent aux médecins généralistes les types de questions qu’ils doivent poser pour établir si les symptômes peuvent être liés au cancer du col de l’utérus. Un examen pelvien peut être effectué par un médecin généraliste.
Si vous présentez l’un de ces symptômes ou si un nouveau symptôme vous préoccupe, il est important que vous preniez rendez-vous avec votre médecin généraliste dès que possible. Certaines femmes trouvent gênant de parler de problèmes gynécologiques; si c’est votre cas, vous n’êtes pas seule. Dans une enquête récente, 80% des femmes ont déclaré qu’elles consulteraient un médecin pour un rhume qui durerait plus de 3 semaines, alors que seulement 50% d’entre elles consulteraient si elles saignaient en dehors des règles. Cependant, votre médecin ne sera pas gêné, il a l’habitude de parler de ce genre de sujet. Comme les saignements anormaux peuvent être un symptôme du col de l’utérus, il est essentiel de consulter votre médecin traitant. Si vous le souhaitez, vous pouvez être accompagnée d’un parent ou d’un ami qui pourra vous soutenir lors de votre rendez-vous.
Il pourrait également être utile de garder en tête les conseils du ministère de la Santé lors de la discussion avec votre médecin.
Pourquoi le dépistage du col de l’utérus commence à l’âge de 25 ans?
Selon les recherches les plus récentes, les cellules cervicales anormales sont causées par un VPH à risque élevé et sont très fréquentes chez les femmes de moins de 25 ans. Elles sont moins fréquentes chez celles plus âgées.
Un VPH à risque élevé ne présente aucun symptôme, de sorte que la plupart des femmes seront infectées sans même le savoir. Si une femme est infectée par un VPH à risque élevé, l’infection peut entraîner une anomalie des cellules du col de l’utérus (ces anomalies sont parfois appelées changements précancéreux). Pour la plupart des femmes, ces anomalies cervicales disparaîtront
d’elles-mêmes lorsque le système immunitaire du corps se débarrassera de l’infection par le VPH. Certaines femmes sont incapables de se débarrasser d’un VPH à risque élevé et les cellules cervicales anormales causées par l’infection pourraient, avec le temps, se transformer en cancer du col de l’utérus.
Puisque le VPH à risque élevé est courant chez les jeunes femmes, leur faire subir un test de dépistage entraînerait un grand nombre de résultats positifs indiquant qu’elles ont des cellules cervicales anormales qui nécessitent des examens plus approfondis. La plupart des femmes qui ont un VPH à risque élevé se débarrasseront de l’infection en 12 à 18 mois, après quoi les
anomalies cervicales reviendront à la normale. Par contre, les experts médicaux n’ont actuellement aucun moyen de savoir quelles femmes seront en mesure d’éliminer les anomalies et lesquelles pourraient développer un cancer. Ils savent cependant que si une femme a plus de 25 ans et que les cellules anormales n’ont pas disparu d’elles-mêmes, la nécessité d’offrir un traitement augmente grandement.
Ainsi, si les jeunes femmes sont plus susceptibles d’avoir des cellules anormales, cela signifie que ces femmes seront plus susceptibles d’être envoyées pour un traitement visant à éliminer les cellules anormales après un test de dépistage.
Il a été démontré que le traitement des anomalies au niveau du col de l’utérus augmente le risque de travail prématuré et cause de l’anxiété inutile chez la femme.((Bouvard et al., 2009. A review of human carcinogens – Part B: biological agents. Lancet Oncology 10, 321 – 32))((Winer RL et al., 2003. Genital human papillomavirus infection: incidence and risk factors in a cohort of female university students. American Journal of Epidemiology 157 (3), 218-226))((Dunleavey R (2009) Cervical Cancer: a guide for nurses. Wiley-Blackwell, UK. pp)).
Il a été démontré que le diagnostic et le traitement des anomalies du col de l’utérus provoquent des traumatismes psychologiques importants et, étant donné que la majorité des jeunes femmes se débarrasseront de ces anomalies sans traitement, cela signifie que le dépistage et le traitement des anomalies qui en découle pourraient causer plus de plus de mal que de bien.
De plus, il a été démontré que le dépistage du col de l’utérus n’est pas très efficace chez les jeunes femmes. Dans les pays où le dépistage commence à 20 ans, les taux de cancer du col de l’utérus chez les femmes de moins de 25 ans ne sont pas très différents de ceux des pays qui commencent le dépistage à 25 ans.
Le Centre international de Recherche sur le Cancer recommande également que les femmes ne commencent pas le dépistage du col de l’utérus avant l’âge de 25 ans.
En résumé
- Le cancer du col de l’utérus est très rare chez les femmes de moins de 25 ans.
- Les saignements vaginaux anormaux peuvent être un symptôme de cancer du col de l’utérus – il existe des directives pour les femmes de moins de 25 ans présentant des saignements anormaux. Vous devriez consulter votre médecin généraliste si vous avez des saignements en dehors de vos règles ou après des rapports sexuels.
- Le dépistage du col de l’utérus (le frottis) n’est pas recommandé pour les femmes de moins de 25 ans.
Comment se déroule un test de dépistage du col de l’utérus?
Le test de dépistage du col de l’utérus consiste en un prélèvement d’échantillon qui ne devrait prendre que quelques minutes. Si c’est la première fois que vous vous présentez à un dépistage, il peut être utile de vous renseigner au préalable quant au déroulement de la procédure.
Si vous avez besoin de soutien, vous pouvez amener un parent ou un ami avec vous. Vous pouvez aussi demander que ce soit une femme qui effectue le prélèvement. Avant le début de l’intervention, le médecin ou l’infirmière devrait vous expliquer ce qui se passera et adresser vos questions ou vos inquiétudes.
On vous demandera de vous déshabiller de la taille en descendant et de vous allonger sur un lit
d’examen, soit sur le dos avec les jambes repliées, soit avec les chevilles jointes. Certains lits
d’examen peuvent être équipés d’étriers. Si c’est le cas du vôtre, il faudra placer vos pieds dans les étriers. Un drap de papier sera déposé sur le bas de votre corps. Votre médecin généraliste/infirmière insérera ensuite un instrument, qu’on appelle spéculum, dans votre
vagin. Certains cliniciens appliquent du lubrifiant sur le spéculum, ce qui facilite son insertion dans le vagin. Le spéculum ouvre doucement le vagin, ce qui permet au médecin ou à l’infirmière de bien voir le col de l’utérus. La majorité des spéculums utilisés pour le dépistage sont en plastique, mais des spéculums en métal sont parfois utilisés. Une brosse spéciale est utilisée pour prélever des cellules du col de l’utérus. Le médecin ou l’infirmière recueillera des cellules dans la zone du col de l’utérus appelée zone de transformation. Les cellules prélevées sont immergées dans un flacon de liquide de conservation et examinées au microscope en laboratoire.
Au laboratoire, le contenu de la fiole est centrifugé et traité pour en retirer les matières
masquantes.
Pour la plupart des femmes, le dépistage du col de l’utérus n’est pas douloureux, mais il peut être légèrement inconfortable. Par conséquent, si vous ressentez des douleurs ou d’autres problèmes, veuillez en informer le médecin ou l’infirmière. Il se peut que vous remarquiez des taches (saignements très légers) le jour suivant l’intervention.
Le meilleur moment (si c’est possible) pour effectuer un dépistage du col de l’utérus est au milieu de votre cycle menstruel, entre deux flux menstruels. Cela permet au cytologue d’examiner le meilleur échantillon possible pour faire la meilleure analyse possible. La plupart des cabinets médicaux vous demanderont de prendre rendez-vous. Il faut donc tenir compte de votre cycle menstruel avant de prendre rendez-vous pour le dépistage.
Choses à savoir avant son test de dépistage du col de l’utérus
L’idée que se font beaucoup de femmes d’un dépistage du col de l’utérus est souvent pire que la réalité. Ne vous inquiétez pas si vous êtes anxieuse à l’idée de passer votre test de dépistage, c’est normal et de nombreuses femmes se sentent ainsi. Il peut être utile de s’informer le plus possible sur ce qu’implique un dépistage du col de l’utérus. Assurez- vous de discuter de vos inquiétudes avec votre médecin ou votre infirmière.
Quelques éléments à retenir avant de vous rendre à votre test de dépistage:
- Évitez les rapports sexuels 24 heures avant votre dépistage car le sperme, les spermicides sous forme de gel et les lubrifiants peuvent rendre difficile le prélèvement d’un bon échantillon de cellules sur le col de l’utérus.
- Si des pessaires vaginaux vous ont été prescrits pour traiter une infection, reportez votre test de dépistage d’au moins une semaine après la fin du traitement.
- Si vous utilisez une crème vaginale contenant des œstrogènes pour soulager les symptômes de la ménopause, ne l’appliquez pas le jour de votre dépistage.
- N’utilisez pas de douche vaginale ou de tampon au moins les deux jours précédant votre dépistage.
- La personne chargée du prélèvement devrait vous couvrir avec un drap de papier – toutefois, vous pouvez toujours porter une jupe ou apporter un foulard si vous souhaitez vous couvrir.
- Plus vous serez détendue, moins vous ressentirez d’inconfort.
- Vous pouvez amener un membre de votre famille ou un ami avec vous si vous avez besoin de support moral.
Dépistage du VPH
Le test de dépistage du VPH est effectué à partir du même échantillon de cellules qui a été prélevé lors du dépistage du col de l’utérus. En laboratoire, les cellules sont analysées pour détecter une infection par le VPH.
Le test spécifique au VPH est important car il permet d’identifier les femmes présentant un type
de VPH à risque élevé. Si une femme contracte un VPH à haut risque et que l’infection persiste,
elle a alors une plus grande chance de développer des cellules anormales et doit donc être surveillée de plus près pour réduire son risque de développer des anomalies et un cancer du col de l’utérus.
Le test de dépistage du VPH est effectué à partir du même échantillon de cellules que celui prélevé lors d’un test de dépistage du col de l’utérus. Les résultats du test VPH combinés à la cytologie de dépistage du col de l’utérus (analyse des cellules au microscope) permettent d’examiner plus rapidement les personnes présentant un risque élevé de développer un cancer du col de l’utérus et de rassurer les personnes à risque très faible. Le test
peut également réduire le nombre de tests de dépistages et de colposcopies inutiles chez les femmes dont le bilan de cytologie ne présente pas d’anomalie grave ou qui ont subi un traitement pour des cellules anormales.
En laboratoire, l’échantillon de cellules est analysé pour détecter une infection par le VPH à
risque élevé. Si les cellules ont été infectées par le VPH, le test donnera un résultat positif pour les types de VPH à haut risque.
Vous pouvez en apprendre davantage sur le dépistage du VPH en téléchargeant notre fiche d’informations sur le VPH.
Vous pouvez également commander un test de dépistage à domicile chez Eve kit:
https://evekit.com/shop/
Résultats du test de dépistage
Une fois le dépistage du col de l’utérus effectué, il sera examiné par les spécialistes du département de cytologie. Le temps nécessaire pour obtenir les résultats du dépistage peut donc varier. Lors de votre rendez-vous de dépistage, n’oubliez pas de demander quand et comment les résultats de votre test vous seront communiqués.
Si aucune anomalie n’est constatée (le test est "négatif"), votre organisme de santé régional vous enverra une lettre confirmant le résultat. Il arrive que ce soit l’hôpital qui vous communique le résultat. Certains médecins généralistes demandent au patient d’appeler la clinique pour obtenir le résultat – vérifiez si c’est le cas. Un résultat négatif signifie que vous serez convoqué pour un dépistage dans trois ou cinq ans, selon votre lieu de résidence et votre âge.
Si le spécialiste qui fait l’analyse de votre test de dépistage du col de l’utérus estime qu’il serait judicieux que vous soyez examiné par un médecin de l’hôpital, il en informera votre médecin généraliste. Dans certaines régions, il existe un accord entre l’hôpital et le cabinet du médecin généraliste selon lequel la femme est informée par lettre directement de l’hôpital, et un rendez-vous est prévu et joint au même avis.
Plus de neuf résultats de dépistage sur dix sont négatifs et environ un sur vingt présente de légères modifications cellulaires appelées dyscaryose légère. Pour la plupart de ces femmes, les cellules reviendront à la normale sans traitement.
Un test sur 100 montre des modifications cellulaires moyennes (dyscaryose modérée) et un test sur 200 montre des modifications graves (dyscaryose grave). Si vos résultats indiquent que vous
présentez des modifications cellulaires, vous serez envoyé en colposcopie afin de passer des examens plus approfondis.
Il est extrêmement rare qu’un cancer soit diagnostiqué à partir d’un test de dépistage. Moins d’une femme sur mille présente un cancer invasif.
Le dépistage du col de l’utérus en résumé
- Souvenez-vous qu’un résultat anormal au dépistage signifie rarement un cancer.
- 90 à 94% des tests de dépistage sont négatifs.
- Un dépistage régulier du col de l’utérus offre la meilleure protection contre ce type de cancer.
- Le dépistage du col de l’utérus est gratuit et vous devriez discuter d’un dépistage régulier avec votre médecin.
- Si vous vous sentez anxieuse face au rendez-vous, demandez à un membre de votre famille ou à un ami de vous accompagner. Votre médecin ou votre infirmière se fera un plaisir de discuter de vos angoisses avant votre rendez-vous de dépistage.