J’aime le groupe de musique The Lonely Island. Le trio est formé d’Akiva Schaffer, d’Andy Samberg et de Jorma Taccone. Leur musique est un mélange de hip-hop, de rap et d’humour. Leurs chansons, par exemple, se moquent des stéréotypes du hip-hop ou de la culture populaire en plus des dysfonctions sexuelles masculines.

En 2011, The Lonely Island a sorti son deuxième album, « Turtleneck & Chain » et la chanson « I Just Had Sex » avec Akon, un chanteur américain de R&B, a été la première chanson à être dévoilée de leur album.

À première écoute, la chanson est drôle. Deux hommes partagent leur expérience de faire l’amour pour sans doute la première fois. Ils discutent du fait que c’était très, très bref et que bien que ce fût leur première fois à elles aussi, ce ne sera sûrement pas la fois la plus mémorable pour leurs partenaires respectives (« les meilleurs trente secondes de ma vie »). En regardant le clip musical, avec Jessica Alba et Blake Lively, tout cela est encore plus évident.

Pourtant, après une deuxième ou troisième écoute, on s’aperçoit qu’il y a un gros accent de mis sur le consentement des femmes à avoir une relation sexuelle avec eux. Par exemple (des extraits sont mis en gras pour de la clarté) :

« Une fille m’a laissé le faire, ça vient juste d’arriver »

« Une femme m’a laissé mettre mon pénis en elle »

« Pour être honnête, je suis surpris qu’elle en avait envie »

« Je suis ému par la capacité d’une fille à me laisser (…) »

Bref, cette chanson n’est pas qu’une chanson humoristique, elle est à propos du consentement et contrairement à beaucoup de chansons de rap, le consentement de la femme détermine tout. Le consentement de la femme est mis de l’avant, plutôt que la satisfaction des hommes ou leur fierté d’avoir eu une relation sexuelle. Bien qu’ils soient conscients que ce n’était pas la meilleure expérience pour la femme (« elle ne cessait de regarder sa montre », « elle a mis un sac sur ma tête »), ils sont reconnaissants qu’elles ont voulu avoir une relation sexuelle avec eux.

Mais qu’est-ce que le consentement ? Le Code criminel canadien le définit comme suit : « le consentement consiste, pour l’application du présent article, en l’accord volontaire du plaignant à l’activité sexuelle. » (article 273.1 (1)). Selon l’article 273.1 (2) du Code, voici les situations où il y a un manque de consentement :

« Pour l’application du paragraphe (1), il n’y a pas de consentement du plaignant dans les circonstances suivantes :

  • a)l’accord est manifesté par des paroles ou par le comportement d’un tiers;
  • 1)il est inconscient;
  • b)il est incapable de le former pour tout autre motif que celui visé à l’alinéa a.1);
  • c)l’accusé l’incite à l’activité par abus de confiance ou de pouvoir;
  • d)il manifeste, par ses paroles ou son comportement, l’absence d’accord à l’activité;
  • e)après avoir consenti à l’activité, il manifeste, par ses paroles ou son comportement, l’absence d’accord à la poursuite de celle-ci. »

Alors, il est possible de conclure qu’il n’y a pas de consentement quand :

  1. Quelqu’un d’autre consente pour vous,
  2. Vous êtes incapable de donner votre consentement (par exemple, vous êtes inconscient),
  3. L’agresseur a une position de pouvoir, d’autorité ou de confiance sur vous (un professeur ou un patron, par exemple),
  4. Vous ne consentez pas, par mots ou par actions, aux activités sexuelles ; non signifie non, que vous l’ayez dit ou agi en tant que tel,
  5. Vous avez donné votre consentement, par mots ou par actions, pour participer aux activités sexuelles, mais vous avez par la suite exprimé, par mots ou par actions, que vous ne consentez plus à ces activités sexuelles ; vous pouvez toujours changer d’idée et dire non à n’importe quel moment.

Le consentement est primordial lors de relations sexuelles, mais il n’est pas toujours facile à remarquer. Ce n’est pas aussi facile que « tes lèvres disent non, mais ton corps dit oui ». Tous doivent savoir qu’ils ont le droit de s’exprimer s’ils ont peur, sont confus ou ne veulent pas continuer. Puisque la communication est la clé du succès, il est important de demander à votre partenaire comment ils se sentent (veulent-ils arrêter ou continuer) si vous ressentez un doute. S’ils veulent arrêter, respectez ce choix. Exprimer son consentement ne garantit pas une expérience merveilleuse, mais cela témoigne le respect entre les partenaires.

 

Rédigé par: Taylor T.