Au-dessus de nous flottent constamment les notions préconçues sur la sexualité et le genre, tel un nuage épais de pollution sociale. Comme tout autre type de polluant, si elles ne sont pas éliminées, elles risquent de détruire tout écosystème intact sur leur chemin. Ainsi, si nous ne contestons ou ne corrigeons pas ces notions, elles effaceront tout espoir de bâtir une société pacifique délivrée des souffrances causées par l’injustice et la discrimination. Dans cet article je vous propose donc des informations de bases que j’espère nous aideront à réexaminer nos liens actuels avec la diversité et nous permettrons d’être plus inclusif dans nos relations interpersonnelles.

D’abord et avant tout, il est primordial de comprendre que l’orientation sexuelle d’une personne et son identité de genre sont indépendantes l’une de l’autre. C’est une des méprises des plus répandues. Par exemple, un homme transgenre (c’est-à-dire une personne attribuée le sexe féminin à la naissance, mais qui s’identifie et vit en tant qu’homme) n’est pas nécessairement attiré par les hommes et n’est donc pas forcément gai. Le genre d’une personne et son orientation sexuelle sont deux éléments complètement différents et rien ne les relie clairement.

Voilà pourquoi certains choisissent d’afficher leurs pronoms sur leurs médias sociaux, le but étant d’informer autrui sur la façon privilégiée d’appeler cette personne, car l’utilisation d’autres pronoms risquerait de créer de la confusion ou de l’inconfort.

Une autre fausse idée qui circule sur bien des plateformes publiques et durant bien des discussions au souper, et qui de plus est beaucoup plus démoralisante, est l’idée que l’orientation sexuelle et l’identité de genre sont un choix. La théorie selon laquelle l’orientation sexuelle est un choix conscient a été discréditée il y a longtemps, car il n’existe aucune preuve scientifique ou anecdotique qui démontre qu’une personne peut en effet choisir vers qui elle est attirée ou pas. Il est cependant plus difficile pour certains d’accepter qu’il en va de même pour l’identité de genre. Par exemple, les personnes de genre fluide sont souvent perçues comme voulant semer la controverse en refusant de choisir une identité en particulier. Trop souvent, on entend les gens leur dire « décide-toi! ». Que ce soit à cause d’une éducation traditionnelle à la maison, du système scolaire rigide, de comportements organisationnels communs en milieu de travail ou des séries télévisées et des films qui dépeignent des idées dépassées, on nous apprend tout au long de notre vie qu’on ne peut être accepté que si l’on se range dans des catégories bien définies : femme ou homme, homosexuel ou hétérosexuel, oui ou non, connu ou inconnu, comme ceci ou comme cela. Les choses semblent plus faciles à comprendre lorsqu’elles sont dichotomiques. Quiconque dévie de ces extrêmes, par exemple, à cause de son identité de genre ou orientation sexuelle, est incompris, jugé inacceptable et donc, mérite d’être puni à cause de son prétendu choix. À ceux qui pensent ainsi, j’aimerais leur demander ceci : comment cela peut-il être un choix si c’est la seule façon que je sais être?

Le plus grand obstacle auquel nous faisons face est de s’enseigner à soi-même des façons de penser différemment et de manière plus inclusive. Il faut s’habituer à apprendre de ceux qui ne rentrent pas dans nos idées traditionnelles d’un homme ou d’une femme et d’accepter que certains peuvent être les deux ou ni un ni l’autre. La raison est tout simplement et clairement vraie qu’il existe une grande variété de personnes et cette diversité doit être incluse dans notre perception de la nature humaine. Nous devons remettre en question nos croyances actuelles à ce sujet, car il existe toute une panoplie de personnes extraordinaires laissées pour compte, oubliées, mal comprises, sous-estimées, ciblées, ridiculisées, internées, criminalisées ou assassinées. Il est tout à fait possible de changer notre vision actuelle du monde afin d’accepter qu’une personne peut être importante justement parce qu’elle est qui elle est, et non ce que l’on veut qu’elle soit.

Anthony Francis Lombardi