Bonjour, je me nomme Amanda Niebergall, j’ai 32 ans et je suis survivante du cancer du col de l’utérus au stade quatre. Que j’y sois prête ou non, cette expérience est devenue un aspect important de la personne que je suis aujourd’hui. Mon parcours de santé a été semé d’embûches jusqu’à mon diagnostic, mais je suis reconnaissante que grâce aux réactions rapides de quelques docteurs, je suis aujourd’hui en rémission. J’espère qu’en partageant mon histoire difficile, je peux améliorer celle de quelqu’un d’autre et au moins les laisser savoir qu’ils ne sont pas seuls et qu’il y a de l’espoir avec cette maladie horrible.

Partie 1 : Un parcours difficile jusqu’au diagnostic

Le chemin entre mes premiers symptômes et le diagnostic a été long et mouvementé. Je me suis souvent sentie découragée et pas écoutée lorsque je parlais aux professionnels de la santé de mes symptômes. Entre 2013 et 2017, je savais que quelque chose n’allait pas avec moi et j’avais de la difficulté à trouver les réponses à mes questions. Mes menstruations étaient très douloureuses et je ne me sentais jamais en santé. On m’a prescrit de nombreuses pilules antidouleur ainsi que des pilules contraceptives, on m’a dit de prendre du fer et de changer mon alimentation. Rien n’a aidé. J’avais constamment des prescriptions pour des infections à la vessie et urinaires. J’ai fait des tests Pap, des analyses sanguines et des analyses urinaires. Bien que je cherchais activement à trouver le problème avec ma santé, il était difficile d’obtenir des réponses claires. Je crois qu’on ne me prenait pas au sérieux à cause de mon âge et quelques hypothèses sur ma santé générale que l’on croyait génétiques, car je voyais le même médecin de famille que ma mère. À travers ce chaos gynécologique, je suis attristée d’avouer qu’aucun de mes professionnels de la santé n’a mentionné le test du VPH ou la vaccination. Après quatre ans à me sentir horriblement mal, j’ai décidé de me battre pour moi-même. Assez, c’est assez. En octobre 2017, je suis retournée voir mon médecin généraliste et je l’ai convaincu que j’avais besoin d’une échographie, mais avant ça j’ai dû aller aux urgences, car je saignais abondamment. Après m’être réveillée couverte de sang, mon partenaire et moi avons déterminé que ce n’était pas normal et que je devrais me présenter aux urgences.

Partie 2 : Une opportunité manquée

À ce moment dans mon histoire, je crois que le système de santé à manquer sa chance de connecter les points, ce qui aurait facilité mon parcours.

À l’urgence, on m’a fait un test Pap, une analyse sanguine et une analyse urinaire. Le personnel infirmier et les médecins m’ont demandé à répétition si j’étais certaine que je ne faisais pas une fausse couche et je leur ai dit que je ne pensais pas que c’était le cas. Je prenais la pilule contraceptive et je me disais que si je faisais une fausse couche, quelque chose le confirmerait dans l’analyse sanguine. Je leur ai dit que la semaine suivante, je faisais une échographie ; on m’a laissé partir sans me faire passer une série de tests. J’ai fait l’échographie et je suis allée voir mon médecin généraliste pour un suivi, qui était absent, alors j’ai consulté le médecin traitant présent. Il a regardé mes résultats de mes tests à l’hôpital et nous les avons passé en revue. On m’a dit que les résultats étaient corrects et normaux, ainsi que mon échographie ne présentait rien d’anormal non plus. Encore une fois, on m’a prescrit des pilules antidouleur et une nouvelle sorte de pilule contraceptive, puis on m’a mis sur une liste d’attente pour consulter un gynécologue spécialiste. Plus tard, j’apprendrais, après avoir obtenu mon dossier médical, que les résultats du test Pap n’étaient pas concluants. Je sais que les patients n’ont pas nécessairement toutes les informations, mais je me suis demandé deux choses : comment peut-on dire à quelqu’un que tout va bien quand les résultats ne sont pas concluants et pourquoi on ne m’a pas envoyé passer d’autres tests ? J’ai fait mes propres recherches et je me suis aperçue que j’avais tous les symptômes pour le cancer du col de l’utérus et qu’on ne m’avait jamais fait de test pour ça. Alors, ma santé a continué à dépérir et la vie de tous les jours se prouvait de plus en plus difficile. J’allais à l’école à temps plein pour un certificat en éducation à la petite enfance et je travaillais comme serveuse plus de 30 heures par semaine.

Je repense à ces années et je me demande comment j’ai fait pour passer à travers tout cela.

J’étais faible et je souffrais constamment. J’avais des ennuis à l’école et au travail, car j’étais toujours malade, ce qui a causé une détérioration de ma santé mentale. C’était difficile de me sentir comme si je n’exagérais pas mes symptômes et ma douleur, alors que je n’arrivais pas à obtenir des réponses et que je me sentais comme si personne ne me prenait au sérieux. J’ai commencé à douter de moi-même et à me demander s’il y avait réellement quelque chose qui n’allait pas avec moi.

Pourtant, la vie continue.

J’ai terminé mon certificat en éducation à la petite enfance en janvier 2018 et en février, j’ai commencé mon travail de rêve comme enseignante préscolaire associée à une école maternelle sans buts lucratifs. Puis, en mars 2018, quelques mois après avoir été ajoutée à la liste d’attente pour un gynécologue spécialiste, j’ai enfin eu mon rendez-vous.