J’ai 68 ans, je suis sexuellement active et je me protège. Je crois que la santé sexuelle est un facteur de santé globale tout aussi important que la santé mentale, émotionnelle ou spirituelle, et ce, quel que soit l’âge.

L’an dernier, j’ai passé un test de Pap, ou frottis cervico utérin, un examen normalement donné aux femmes. Ce genre de test se fait normalement en intervalles de quelques années selon le lieu de résidence, afin de déceler les anomalies du col de l’utérus. Pour la première fois dans ma vie, les résultats ont montré que j’avais des cellules anormales et je devais être testé de nouveau; si les résultats étaient toujours positifs, un bilan cytologique devrait être dressé. Il y avait aussi eu mention du VPH… mais qu’est-ce que c’est exactement?!?!

À ces nouvelles, ma première réaction a été de penser à ma mère qui est elle-même morte d’un cancer alors que j’étais encore très jeune. Ma seconde réaction a été de me demander si j’étais responsable d’avoir causé ces anomalies. Je me suis alors sentie bien ignorante, car je n’avais même pas entendue parler du VPH, qui est une infection sexuellement transmissible pourtant si commune! J’ai donc fixé un rendez-vous auprès de ma médecin et fais des recherches à ce sujet entre temps. Comment une femme moderne et éduquée (ou plutôt c’est ce que je pensais) comme moi qui vit dans un pays développé peut-elle ne rien connaître du VPH? Or, il s’avère que c’est très commun : bien des docteurs négligent d’en parler à leurs patients adultes.

Durant mes recherches, j’ai appris qu’environ plus de 290 millions de femmes à travers le monde (des proportions épidémiques) sont atteintes d’un VPH guérissable ou non. Il existe plus de 180 différentes souches de VPH. Chaque type est numéroté : VPH de type 1, de type 2, et ainsi de suite. Certaines souches peuvent se manifester sous forme de verrues génitales, alors que d’autres peuvent causer des cancers comme celui du col de l’utérus, de l’oropharynx, du vagin ou du pénis. Le VPH se transmet lors de contacts sexuels sous la taille, ce qui inclut le fait de toucher les zones du bas du corps avec la bouche, les mains ou les doigts, la pénétration d’un pénis ou autre objet dans le vagin ou l’anus, ou le frottement de peau contre peau, et ce, même sans pénétration.

Je me suis sentie trahie par ma docteure qui normalement, répondait pleinement à mes questions, mais puisque je ne connaissais rien du VPH, je ne pouvais pas lui demander quoi que ce soit. Le fait que c’est l’infirmière m’ayant fait part des résultats du test qui m’a instruit à ce sujet m’a fait perdre confiance en ma docteure. Elle m’a cependant parlé du vaccin contre le VPH qui est administré gratuitement au Canada aux jeunes grâce à des programmes scolaires de vaccination. J’ai aussi appris que ce vaccin est recommandé aux gens de tous âges ou sexe puisqu’il n’a pas de limite maximale d’âge, tel que conseillé par des experts en immunologie. J’ai manifesté mon intérêt pour ce vaccin et un rendez-vous a été fixé puisqu’il est couvert par mon régime d’assurance maladie de base, ce qui n’est pas toujours le cas. Ce vaccin se donne en deux doses sur une période de 6 mois et sauve réellement les vies d’hommes et de femmes partout, à condition qu’ils sachent à propos du VPH et du vaccin.

Durant mes recherches, je suis tombé sur l’organisme de bienfaisance enregistré HPV Awareness et j’ai discuté avec Teresa et Amélie. Elles m’ont parlé de leurs années de travail à éduquer les Canadiens, ce qui m’a poussé à faire du bénévolat pour eux afin de diffuser l’importance de la sensibilisation sur le VPH et son vaccin.

Heureusement, il s’avère que je n’ai pas le VPH et maintenant que je suis vaccinée, je suis protégée contre les souches de VPH à haut risque et il n’y a pas de danger que j’infecte d’autres. Une personne avec le VPH peut ne pas avoir de symptômes et il n’existe aucun test de dépistage pour les hommes, c’est pourquoi la sensibilisation est un outil de prévention important à l’autoprotection contre ce virus.

J’encourage toutes les personnes entre 9 et 65 ans et plus de se faire vacciner, ce qui englobe aussi les personnes âgées qui sont ou planifient d’être sexuellement actives.

Pour plus d’informations sur le VPH et son vaccin, consulter le site
https://hpvglobalaction.org/fr/

Auteure : Jane Hunter, membre de HPV Awareness